Bien que de nombreux concerts aient lieux au Gibier de Potence, c’est la première fois que le bar, plutôt orienté Metal qui tâche et musique plus traditionnelle collant à l’ambiance et à l’esthétique générale du lieu, nous propose un plateau Post. Avec en prime, un groupe local dont nous n’avions jamais entendu parler, il aurait été dommage de rater ça.
- Trivisa [Post-Metal, Rouen]
Setlist : – Rāga, Dveṣa, Avidyā, Samādhi, Saṃsāra
Trivisa se lance, un peu timide. Si je voulais être réductrice, je me contenterais de dire « tu planes et soudain tu te prends un parpaing en pleine face ». Voilà du Post-Metal comme on l’aime, qui fleure bon Cult of Luna, Rosetta, Isis et The Ocean. Je ne sais pas ce qui m’a le plus marquée entre l’efficacité de leur musique, le dialogue instauré entre la basse et la batterie, la dextérité du batteur, ou l’habileté avec laquelle ils ont su placer le chant, très peu présent, mais toujours juste là où il faut. Ils ont même réussi à caser un petit instant synthwave dans tout ça. Que demander de plus ?
Le seul hic revient à l’acoustique de la cave. En effet, tout un pan de la salle était partiellement privé du son de la basse, pourtant primordial dans ce genre de son. De ce fait, j’ai l’impression d’avoir raté quelque chose, et de ne pas avoir profité au maximum. Raison de plus pour les revoir ailleurs.
- Hush Frequency [Post/Math-Rock, Paris]
Setlist : Constellation, Bye Bye See You, Lowers, First Lady, Vortex, Greenwitch, Le Noble, Zouk Mon Lapin (nom pas définitif)
Et c’est au tour de Hush Frequency. Comment ne pas prendre son pied face à un groupe qui respire autant la bonne humeur et le plaisir de jouer, même si on se trouve dans une cave humide avec un public composé de 15 personnes maximum ? Bien que leur set soit composé principalement de parties Math Rock qui partent dans tous les sens, et donnent envie de bouger du boule, le groupe a su distiller dans l’ensemble quelques plages beaucoup plus posées qui sonnent comme de véritables injonctions à la paix intérieure. En effet, je n’ai pas ressenti la moindre lourdeur ou le moindre malaise durant le set. C’est assez déroutant quand on a l’habitude de sortir des concerts de ce type avec une tête de six pieds de long parce que nos émotions menacent de déborder, mais plutôt plaisant ! Tant que l’on parle d’émotions : je n’ai jamais vu un batteur si expressif et avec un tel charisme. Sérieusement. Il n’était pas juste en symbiose avec son instrument, mais avec l’ensemble de la scène et du public. Il m’a fait l’effet d’un amplificateur, absorbant tout ce qui se passait autour pour nous le renvoyer puissance 10.
En ce qui concerne leurs compositions, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à ce qu’a pu faire Somniaferum sur Stories ’bout a Lonely Bird. Et vu mon amour pour cet album, ce n’était pas pour me déplaire !
On applaudira aussi le point final. Du POST-ZOUK. Oui oui, vous avez bien lu. Dommage, je n’ai pas trouvé de partenaire de danse. Bref, un set vitaminé, des compositions de qualité, des musiciens communicatifs et proches de leur public, il ne m’en faut pas plus pour être conquise (vous retrouverez prochainement une chronique de l’EP du groupe qui, paraît-il, aurait un album en préparation).
[…] Trivisa + Hush Frequency, Gibier de Potence – Rouen [25 septembre 2015] […]
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